Elle est seule dans la rue, perdue, en chemin vers un rendez-vous médical pour ses problèmes d'oubli, qu'elle oublie parfois.
Elle est présentée à un parterre de journalistes, elle qui connait tout, apprend tout, dont la mémoire est externalisée. Elle peut se tromper.
Elle se trompe. Souvent, elle impressionne.

Ils passent leur vies à faire des gestes, à mettre des plats au micro-ondes et à venir les chercher, les uns les plats des autres, se croisant, trop chauds, trop froids, dans l'insuccès. Ils et elles ne se souviennent pas.

Ils et elles sont tous pris dans une tension entre autonomie et perte d'autonomie, entre désir de vivre libre et dépendance. Ils et elles luttent pour préserver leur identité et continuer à la définir. Jusqu'à l'obsolescence qui vient.
L'épidémie qui travaille la société comme une lame de fond, c'est Alzheimer, ou tous les autres noms que donnés aux maladies de l'oubli.

Et tandis qu'une partie de l'humanité perd la mémoire, une autre partie n'a qu'une chose en tête : gaver des machines de contenus, et créer des cerveaux robotiques qui apprennent à apprendre.
Obsolescence questionne ce double mouvement.