Fait de nous un dément tout à fait acceptable ou un cinglé parfaitement infréquentable. Le spectacle prend donc pour sujet ces personnes qui parmi nous révèlent au détour d’un circonstance particulière leur singularité et nous posent la question de notre tolérance, ou de nos propres phobies. La différence entre un psychotique qui pense que 2 et 2 font 5 et en est très content, et un névrosé qui pensent que 2 et 2 font 4 et s’inquiète beaucoup (Giorgio Nardone Psychosolutions), semble indiquer que la recherche de l’excès n’est pas forcément la plus mauvaise des attitudes. La folie s’habille différemment suivant les saisons, et sa mode change avec les années, les décennies et les siècles. Il n’est pas absurde de dire que la folie subit l’influence de l’air du temps, c’est à dire des mœurs, des coutumes, des révolutions politiques, scientifiques ou philosophiques (Jean Thuillier , La folie). A sujet d’aujourd’hui, traitement scénique contemporain. Commandes spéciales : une création musicale cosignée par deux compositeurs ­ Matthew Herbert, star des DJs anglais, et Tao Guttierez, fidèle de la chorégraphe-, des sculptures textiles imaginées par Lucy Orta et une scénographie luminographique de Jorge Orta. Blanca Li propose ici un spectacle total, structurant aussi bien la matière que le corps, rythmé par des situations à la fois tragiques et comiques.