Des arbres sur la banquise

Parti d'une carrière de danseur interprète, Serge Ricci crée la compagnie Mi-octobre. Son travail de recherche consistant à ouvrir de nouveaux champs d'expérimentation le mène, au fil des rencontres, à former une équipe de création éclectique : danseurs, plasticiens, musiciens, créateurs lumières, costumes et son. Le Théâtre Paris-Villette a déjà accueilli Serge Ricci en 2008 avec Par dessus-bord.

Sur la scène, une image. Omniprésente. Celle d'un arbre suspendu à l'horizontal, fleuri, flottant, déraciné. Elle évoque le souvenir d'un arbre couché sur la banquise au large de l'Islande, à la lisière des " forêts saoules ". Ces forêts, on les nomme ainsi car à certaines périodes de l'année, le pergélisol (sol gelé en permanence qui recouvre un quart de l'hémisphère nord et qui lui sert de socle) fond et se transforme en boue. Dès lors, les racines des arbres ne peuvent plus s'ancrer dans un terrain devenu trop meuble ; et les arbres, à force de pencher, finissent par tomber. Ainsi étendus sur la banquise, ils continuent leur cycle. Avec cette pièce, Serge Ricci et Fabien Almakiewicz - fascinés depuis longtemps par l'observation du monde naturel et animal - tendent vers ce prodigieux mouvement vital dans une langue qui se cherche, qui se fabrique et qui s'invente sous nos yeux. Un poème.