Entre occultisme initiatique et déviance rock'n'roll, les Twinsisters n'ont définitivement pas choisi... D'un côté, Christophe, ancien boucher de Marquise dans le Nord-Pas de Calais ; de l'autre, Hugo, apparition chamanique comme sorti d'un film de David Lynch.

Tous deux nés en 1977, le jour de la sortie du fameux album des Sex Pistols, ils ont consolidé leur sens du binaire ensemble au sein du Garage Rigaud puis d'Eiffel. Plus de deux cent concerts à travers l'hexagone.

Cela a suffi à transformer le binaire en bizarre.

Ce fut alors la création des Twinsisters, il y a un an et onze pleines lunes.

Installés au nord de Paris dans une propriété qui doit autant au cottage qu'à la grange aménagée, le duo cite les White Stripes, Jon Spencer, les Cramps et Scott H. Biram au chapitre de leurs influences. Pour sûr, les complaintes osées du blues des origines ne sont pas bien loin. Souffrances ? Non : folie, orgie, sorcellerie. Car sous ses airs minimalistes (une guitare, une batterie, un chant ...même pas de basse), les Twinsisters créent un univers foisonnant peuplé de bestioles ténébreuses et d'histoires pas très claires.

Enfant, Hugo a eu un accident de vélo provoquant une semi léthargie cérébrale pendant plus d'un mois : " Dans les vapes, mon cerveau s'est retrouvé envahit par des animaux sans tête, volant dans le ciel " raconte-t-il maintenant. La douzaine de chansons du groupe ne raconte pas autre chose que ce voyage fantasmatique dans les dédales de l'esprit. Boo Boo, Geometric Nightmare, Blood On Your Hands... Les titres parlent d'eux mêmes. Cela tombe bien, chez les Twin on ne parle pas beaucoup. On préfère se taire ou alors hurler. Quant à leurs secrets, ils sont " dans une boîte cachée dans un coffre enterré dans un jardin ".