Tout au long du XVIIe siècle, le luth et son cousin le théorbe connurent une faveur constante dans les cercles aussi bien bourgeois qu'aristocratiques, avec une littérature propre et foisonnante. Les grands virtuoses de l'instrument se doublaient de compositeurs admirables et n'hésitaient pas à puiser dans les traditions populaires.

Il y avait bien sûr John Dowland en Angleterre, dont la renommée dépassait largement les frontières de son pays. Son compatriote Anthony Holborne brilla par une poésie à peine moins inspirée. Né à Venise d'un père issu de la noblesse allemande, Johannes Hieronymus Kapsperger réalisa la synthèse de l'inventivité lumineuse du sud et d'une complexité typiquement nordique.

Cet univers fascinant n'a pas de secret pour Hopkinson Smith. À l'image des compositeurs qu'il défend, le luthiste helvético-américain nous étourdit par sa maîtrise instrumentale, pour mieux nous ravir par sa proverbiale liberté expressive.