Selon ses propos, avec sa Missa Papæ Marcelli de 1562, Palestrina sauva la musique figurée liturgique : il apaisa ainsi les prélats rassemblés lors du Concile de Trente, prélats excédés par la trop grande complexité de la polyphonie qui rendait incompréhensible le message spirituel des textes mis en musique.

Le Pape Marcel II, satisfait de la limpidité palestrinienne, renonça à imposer la monodie grégorienne comme seul chant autorisé dans les églises. Il s'avère impossible de vérifier la véracité de cette anecdote. De fait, la beauté indicible de la Missa Papæ Marcelli repose en partie sur l'utilisation par Palestrina de mélodies tirées du plain-chant – technique qui parcourt, à vrai dire, toute l'oeuvre du compositeur.

Sans renoncer à la beauté de l'architecture sonore, et donc à la complexité, Palestrina livrait un chef-d'oeuvre d'intelligibilité textuelle, la messe gagnant une aura incomparable au fil des siècles. Vox Luminis a toujours servi avec génie la parfaite compréhension des textes abordés : ils restent ici fidèles à leur credo, avec également cette ferveur qui fait leur gloire.

Pier Luigi Da Palestrina
Missa Papæ Marcelli, Motets