S'inscrivant dans ce mouvement du xixe siècle, Antonín Dvorák et Frédéric Chopin chantent, chacun à leur manière, leur patrie.

Reconnu pour son jeu " restituant l'essence même de chaque oeuvre ", le pianiste français Ingmar Lazar nous plonge dans le Concerto pour piano n° 1. Lorsqu'il est créé par Chopin au piano lors du concert d'adieu avant son départ pour Paris, l'insurrection contre le tsar Nicolas Ier et contre les abus de la tutelle russe est en pleine préparation.

Le musicien ne reverra plus jamais sa Pologne natale et entendra les nouvelles de la chute de Varsovie depuis Paris. Le sommet de l'art du piano romantique, tout comme le destin du compositeur et de son pays natal, en fait un chant pour sa patrie. Ainsi, le troisième mouvement s'inspire des rythmes de krakowiak, une danse syncopée populaire, tandis que le deuxième mouvement est une romance calme et mélancolique, " donnant l'impression de quelqu'un qui regarde doucement vers un endroit qui lui rappelle mille souvenirs heureux " (Chopin).

Quant à Dvorák, sa Symphonie n° 8 est également proche des inspirations populaires. Composée à Vysoká (une petite commune à soixante-dix kilomètres de Prague, où le compositeur passe ses vingt dernières années de vie), elle affiche une joie paisible avec tout de même quelques incursions de mélodies populaires et des moments plus dramatiques.