Femme libre et sans concession, Hasna el Bécharia vient du Sahara algérien. Personnage haut en couleurs, elle est célèbre dans tout le sud algérien et plus particulièrement à Béchar (sa ville) où depuis 1972 elle a animé de nombreux mariages. Héritière d'une lignée de musiciens gnawas, elle joue des standards populaires et des compositions personnelles à la guitare électrique, acoustique ou au gumbri. Invitée en France en janvier 99 dans le cadre du festival " Femmes d'Algérie ", elle est restée à Paris car sa situation en Algérie devenait trop difficile. En effet, Hasna dérange : elle est trop libre, n'hésitant pas à sortir le soir dans Béchar en dépit du couvre-feu et recueillant dans sa grande maison des femmes et des enfants jetés à la rue en vertu du "Code de la Famille". En 2002, à 51 ans, elle sort son premier CD "Djazair Johara" sur le label Indigo qui remporte un vif succès et s'en suit plusieurs tournées internationales.

En 2007 Hasna El Becharia fatiguée de ses nombreuses tournées, décide de rentrer pour se reposer et se ressourcer dans sa terre natale. Elle y retrouve rapidement l'inspiration pour composer son nouvel album. Jour après jour seule avec son gumbri face au désert, elle compose les premières mélodies de "Rani mwali" (je reviens). Pour son dernier album " Djazair Johara " Hasna a obtenue 4 clefs Telerama, le prix Chocs de la musique, et a été décorée de la médaille d'honneur par le ministère de la culture algérien. Hasna el Becharia est entourée de musiciens et musiciennes directement issues de son ethnie. On retrouve sur scène tous les instruments traditionnels : le gumbri, la darbouka, le bendir, les karkabous, les coeurs de femmes, et la danse. Ainsi se côtoient le sacré et le profane, qui fécondent une pratique musicale qui va du Diwan au Foundou.