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Salle
où cet événement eut lieu :
Théâtre de la Madeleine, 75008 Paris

Extinction

de Thomas Bernhard adaptation de Jean Torrent , mis en scène par Réalisation Blandine Masson et Alain Françon

Théâtre de la Madeleine, Paris

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Critiques de la presse



Serge Merlin lit Extinction (Auslöschung), de Thomas Bernhard.
Il s’agit d’une réalisation de Blandine Masson et Alain Françon, l’adaptation étant de Jean Torrent. De Bernhard, Serge Merlin est en langue française le truchement élu, comme le double même de l’imprécateur autrichien aux diatribes composées telles des partitions de musique savante. C’est une question de souffle, pneumatique au sens étymologique. De ces fragments d’autobiographie dans lesquels l’auteur vomit son village d’enfance et sa famille en tant que nids répugnants du national-socialisme, il tire des accents proprement inouïs, comme d’un violoncelle qu’il serait lui-même, avec l’archet dans la gorge. Nous voici au cœur même du tragique fait homme dans un grand rire noir. L’art, à cette hauteur, provoque une sorte de bénéfique vertige. Les voix confondues de ces deux êtres hanteront à jamais ceux qui tendent l’oreille.
JEAN-PIERRE LEONARDINI – L’HUMANITE
15 mars 2010

Merlin l’enchanteur
Immense acteur, Serge Merlin fait entendre en maître passeur la voix unique de Thomas Bernhard. Eblouissant. Serge Merlin restitue (…) les nuances et la respiration si particulière, mélange de tension obsessionnelle et d’humour sarcastique, de l’écrivain autrichien. (…) A la fois concentré et léger, intense et volubile, Serge Merlin anime de son souffle les humeurs charriées au fil de cette longue phrase infiniment emportée et déportée par les rages et les sarcasmes, mais aussi parfois curieusement apaisée. Ebloui et charmé, on ne se lasse jamais de l’écouter.
HUGUES LE TANNEUR – LES INROCKUPTIBLES
10 mars 2010

Serge Merlin allume « Extinction » de Thomas Bernhard
Ce que fait Merlin, assis derrière une table entre quatre projecteurs, relève d'un genre inclassable et innommable : ni spectacle, ni lecture. Comme si les mots de Thomas Bernhard avaient un corps et une âme, comme si la gorge, le visage et les bras de l'acteur faisaient chœur pour dire Extinction. Du mugissement au rugissement, Merlin épouse les méandres de ce texte marqué par la mort (parents, frères, oncle), la détestation et la filiation. Le narrateur-écrivain dit anéantir les siens et la propriété familiale « et en même temps, je me décompose moi-même, je me désagrège, je m'anéantis, je m'éteins » écrit Bernhard. (…) Merlin avance par houle et ressac, envolées brutales et abattements soudains. Le corps se recroqueville pour mieux jaillir, le texte exulte : “ Dans Extinction, on a le sentiment que Bernhard arrive au bout de lui-même, au bout de son œuvre. Il parvient comme à se réconcilier avec le matériau de ce qu'il produit mais aussi l'humaine nature qui l'a conduit à être dans l'horreur de ce qu'il est et qu'il se doit de traverser. Et là, il l'avoue tout simplement, c'est-à-dire les bras lui en tombent et il donne tout ce qu'il peut donner. ”
JEAN-PIERRE THIBAUDAT – RUE89
11 mars 2010