Grand danseur et musicien devant l'éternel, Omulu est célébré dans les cultes Candomblé au Brésil mais aussi désormais dans les salles parisiennes. C'est en effet sous le signe de cette figure mystique que s’est créée il y a deux ans la formation parisienne Omulu Orchestra.

Réunie autour du guitariste Thomas Tissier qui signe les compositions (toutes instrumentales) cette bande de cinq musiciens joue un jazz métissé, alchimie subtile qui mêle rythmes brésiliens, swing et jazz contemporain.

Les mélodies sont d’une envoûtante simplicité, un rien hypnotiques et les arrangements très soignés. Les titres des thèmes évoquent tantôt des lieux traversés : Ouessant, à la pointe extrême du Finistère, un des meilleurs points de départ vers le Brésil pour les grands navigateurs !, le Pernambouc (État du Brésil qui a pour capitale Recife), Marajó (la plus grande île fluviale du monde, dans l’État brésilien du Pará). Certains thèmes sont aussi l’occasion de rendre de vibrants hommages : à un club de football (Flamengo, un des clubs phares cariocas) et bien évidemment à des musiciens (Django, Luiz Gonzaga) dont on peut aisément imaginer l’importance pour celui qui fut l’élève du guitariste-compositeur argentin Norberto Pedreira.

Omulu Orchestra pratique à sa manière le rythme bahianais du Baião (dont Luiz Gonzaga est le plus illustre représentant), la Samba mais également des rythmes pratiqués dans le nord (Pernambouc) et dans l'intérieur (Minas Gerais) du Brésil. A cela s'ajoute un univers plus tourné vers le jazz qui mêle valses, ballades et manoucheries et où l’improvisation trouve toute sa place. Métissée, expérimentale, la musique d’Omulu Orchestra distille une ambiance propice au voyage.

Thomas Tissier peut compter sur la complicité de Kloo le Noan à la batterie et aux percussions (cajón, pandeiro), le souffle enchanteur de Vincent Rubio (flûte traversière, saxophone alto), le panache rythmique de la basse de Greg Martin et la finesse du soutien harmonique d’Akim Karboua à la guitare.