Ils animèrent dès 1927 avec Roger Vailland l'un des mouvements poétiques et métaphysiques les plus beaux de la littérature française, Le Grand Jeu. Dans un esprit de découverte spirituelle, afin de "dépasser la réalité épaisse", ils cherchèrent, comme Rimbaud "le dérèglement de tous les sens".

Roger Gilbert-Lecomte, poète, ne publiera, de son vivant, que deux recueils de poèmes : La vie l'amour la mort le vide et le vent et Le miroir noir. Il mourra du tétanos en 1943.

René Daumal, poète, essayiste, traducteur du sanskrit, auteur du Contre-Ciel, La Grande Beuverie, Le Mont Analogue, mourra, lui, une année plus tard.
Presque au même moment disparaissaient deux grands poètes, qui dirent non, pour arracher la pesante apparence d'un monde de mensonges. Nous aimerions par cette lecture leur rendre hommage.

"Je suis l'homme à l'envers ma parole est un trou dans le silence" R.Daumal

"... Je ne suis véritablement que dans l'acte de négation et dans l'instant. Ma conscience se cherche éternelle dans chaque instant de la durée, en tuant ses enveloppes successives, qui deviennent matière. Je vais vers un avenir qui n'existe pas, laissant derrière moi à chaque instant un nouveau cadavre." R.Daumal