Une femme hors d'âge habite un cabanon. Là, posé sur la caillasse, dans une lande où rien ne pousse sinon une tombe, où errent quelques moutons et leurs bergers. Tout semble plus grand, plus mystérieux, plus intense à l'oeil qui s'y attarde.
"Le ciel, la terre, et tout le bataclan".

A force de rembobiner le film des souvenirs, de le dérouler à nouveau, nous voilà dans l'expérience intime de ce qui nous saisit et nous échappe. Et ce désir d'y revenir encore et encore, pour y goûter à nouveau.

Samuel Beckett, dans l'une de ses toutes dernières oeuvres, nous propose un voyage dans le temps, dans l'univers du pays natal, réel ou imaginaire, qui l'habite.
Ce concentré de poésie, où affleure l'humour, conduit dans une curieuse réjouissance, peut-être celle de l'écrivain virtuose qui pousse son art au sommet ?

Depuis dix ans, Christophe Collin explore les écrits romanesques de Samuel Beckett. Après les créations de Premier amour, L'innommable et Mercier et Camier, Mal vu mal dit se présente comme une nouvelle occasion de découvrir une oeuvre restée dans l'ombre.