Le géant égoïste est la concrétisation d'une ancienne idée qui taraudait le compositeur Philippe Raynaud. Après avoir écrit à plusieurs reprises pour la voix, y compris celles des enfants, il avait l'ardent désir de retrouver l'instrument humain par excellence et de lui adjoindre les percussions pour lesquelles il avait déjà composé plusieurs oeuvres.

Cette association pour le moins insolite est mise au service de la délicate prosodie réalisée par Olivier Schneebeli qui sollicitait l'emploi du récitatif justement considéré comme l'une des immenses richesses de la musique. Avec l'utilisation exclusive de la percussion, le minimalisme de l'instrumentation épouse l'intimité du texte et en fait une sorte de " récitatif des temps modernes ".

Selon le compositeur, la notion de symbole largement présente dans l'oeuvre d'Oscar Wilde nécessitait d'intégrer une dimension chorégraphique confiée, comme la mise en espace à Odile Azagury. Utilisées et pensées comme décors, quelques toiles de Philippe Ségalard inviteront au rêve suggéré par Philippe Raynaud qui souhaite que son oeuvre invite également " à penser, peut-être, à réfléchir pourquoi pas, mais à tout le moins à accueillir les émotions qui naîtront ".