Les préoccupations du pouvoir à celles de l'amour, la caricature à l'humain.Il dépoussière la scène traditionnelle et fait évoluer les personnages sur un plateau tournant. Le manège permet de passer d'une situation et d'un décor à l'autre avec une souplesse ouverte à toutes les échappées burlesques. Ça tombe bien puisque ici burlesques, les " grandes personnes " détentrice de la morale le sont en diable. Ces automates outrageusement fardés, engoncés dans des costumes d'opérette, s'agitent au rythme du flamenco, se chamaillent à coup de castagnettes, tandis que la jeune garde a la nostalgie d'un passé sans tâche et craint les compromissions de demain. Ceux-la, le metteur en scène les a voulus sobres et profonds, et cela fonctionne. Reste le choeur incarné par un acteur bondissant et précis auquel la mise en scène a l'ingénieux parti-pris d'octroyer bien plus qu'un rôle d'arbitre. Narrateur puis spectateur, il guide les protagonistes dans leur tribulations affairistes ou amoureuses avant de s'effacer progressivement devant l'atroce dénouement commis par l'inconscient égoïsme de deux enfants gâtés épris de perfection. C'est une réussite. " Letizia Dannery, La