Ilka Schönbein insuffle à La Vieille et la Bête un imaginaire figuratif et plastique inventif en tressant quatre contes populaires – la Ballerine, le Petit Âne d'après Grimm, la Mort dans le pommier et Léna qui ne voulait pas aller dans une maison de retraite.

De ces récits merveilleux, Ilka Schönbein s'attache aux malheurs de la vieillesse et de la mort, des fléaux humains réhabilités à travers la grâce poétique de "créatures" étranges. Il faut la voir de spectacle en spectacle, véritable sculpture vivante, se multiplier, s'amputer, se greffer, jouer avec ces prothèses géantes, ces masques, ces bouts d'elle qu'elle manipule comme autant d'amulettes, grande prêtresse possédant l'art de se reproduire ou de s'anéantir dans une singulière bacchanale.

Elle simule tout en étant possédée et devient le simulacre de sa propre réalité et nous plonge dans une forme de rêve éveillé, démiurge habité d'elle-même, mi-fée mi- sorcière.

L'histoire commence par un petit âne sauvé des eaux par une vieille. Un petit âne à l'âme d'artiste, un joueur de luth. La vieille décide de le mettre en scène dans un spectacle pluridisciplinaire... tout cela dans le plus grand des secrets !

Artiste à l'expression unique, le parcours d'Ilka Schönbein conjugue des formes comme la marionnette, le mime et la danse eurythmique de Rudolph Steiner qui prône l'alliance de l'âme et du geste. On dit d'Ilka Schönbein qu'elle est " une artiste penchant vers la féérie ; une marionnette vivante". La dame de Darmstadt, experte en m