Un pianiste qui joue comme il respire, un contrebassiste présent comme un arbre sûr : deux joyeux lurons discrets aux branches grimpantes, à la musicalité fidèle et complice.
Et deux interprètes : une jeune femme, un homme, deux voix très différentes qui s'accompagnent, s'unissent et s'écoutent.

Deux êtres qui dialoguent, brièvement parfois comme pour se rassurer quand il n'y a plus de musique qui les soulèvent, ou qui cavalent comme deux fous surpris à l'air libre.
Ils se promènent dans les mots de Boris Vian : un poète, un ouvrier du désir d'inventer jusqu'à manquer d'air, inventer des histoires, des quantités de vies à vivre à plusieurs, en même temps, sans jamais oublier l'issue si proche et terriblement bête. Alors ce quatuor, il nous tient éveillé dans ce désir d'imaginer, de réagir, de bouillir, de vibrer, de danser, de chanter.
Il nous rappelle qu'à chaque instant, à chaque minute, on peut être terrassé par le désir de vivre.