Bouillonnant, éphémère, le mouvement Dada né en réaction à la Grande Guerre, sonne souvent comme une provocation bouffonne. Pourtant, ces défaiseurs de sens rendirent toutes ses lettres de noblesse à l'Esprit d'Enfance. Et l'enfance version Dada s'affirme bien comme un concentré d'énergies, avide d'agiter les grandes questions, bousculant la raison, le verbe, jusqu'au respect du beau.

Ce combat a laissé des traces, fécondant tous les modes d'expressions contemporains. D'où l'hommage ludique imaginé par Les Orpailleurs et Odyssée ensemble & cie. Deux danseurs et deux musiciens inventent une partition dadaïste où les figures et les sons jouent de toutes les ruptures et des collages les plus inattendus. Les mouvements se font élastiques, électriques, fluides ou saccadés, aériens, patauds, décapés, épatants... Apparitions, disparitions, métamorphoses expriment la jubilation de la sensation présente. Hommage enfin à la poésie sonore des premiers dadas (le Zaoum) dont le spectacle explore les descendances possibles dans le théâtre instrumental des années 60 à 90, et dans les compositions bruitistes d'aujourd'hui. Une réaction de vie on ne peut plus " actuelle "...