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Transition

de création collective des élèves de l'eva , mis en scène par peter tournier

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- Cet événement n'est plus disponible à la réservation dans cette salle -
Eva, romancière, attend le droit d'asile dans un camp de transit aux frontières d'un des pays du nord.

Fuyant la répression intellectuelle de son pays, eva, romancière, attend le droit d'asile dans un camp de transit aux frontières d'un des pays du nord. pour tromper l'attente longue et pesante, elle décide de commencer un nouveau roman. elle ne trouve aucune inspiration.

autour d'elle, d'autres réfugiés, tous d'horizons différents, la regardent écrire.

l'un d'eux va la trouver et lui demande de l'aide. il veut qu'elle écrive sa lettre de demande d'asile. dans ce lieu de passage, le troc est monnaie courante, tout se marchande : objets, services, nourriture, papiers, argent, temps pour téléphoner. elle devient rapidement l'écrivain officiel du camp. petit à petit, elle va écouter et s'enrichir des histoires qu'on lui raconte, de façon matérielle d'abord, puis humaine. une reconnaissance va alors naître en elle: ces récits vont lui permettre de donner un nouveau sens aux mots qu'elle emploie. elle va découvrir que dans ce camp, son écriture aide, directement, immédiatement, qu'elle est nécessaire. cette expérience va lui permettre de trouver l'objet de son prochain roman : elle décide de laisser une trace de ces échanges.

Aujourd'hui, elle est toujours au camp, 5 ans après. mais elle n'est plus en attente d'asile dans un autre pays que le sien. elle est restée dans le camp et a développé son art au service de ses gens perdus, en attente, en transit.

note d'intention
"l'autre, c'est nous" peter brook
si nous devions fuir notre pays pour des raisons de guerre, de famine, de maladie, de dictature, de pauvreté ? si nous devions être parqués dans une immense salle d’attente appelée "camp de transit" ? en attente d'une illusoire autorisation d’asile. Si ces camps étaient repoussés de plus en plus loin du pays où nous avons l'espoir d'être accueillis ? pour d'autres, ces "si" sont une réalité.

Et si, simplement par cette humanité que nous avons en commun, nous devenions ces autres ? si parler d'eux était parler de nous ? aucun pays n'est à l'abri d’une dictature, d'une guerre, d'un désastre économique ou écologique.
qu'arriverait-il si nous devions fuir notre pays et que nous n'avions qu'un mur de frontières devant nos yeux ? si la demande d'asile n'existait plus ? si, comme gage d'aide, nous étions mis sur liste d'attente en fonction des motivations de notre demande ? la shoah, l'apartheid, les crimes d'europe de l'est, du rwanda ont été possibles car nous pensions que cela" les " concernait, "eux", les " autres", les "juifs", les "musulmans", les " noirs" or nous sommes eux.

si le théâtre est un miroir du monde, une représentation de notre quotidien pour nous renvoyer à notre être, si tel est le cas, nous voulons montrer le reflet d'un visage métisse.
métisser non pas par le mélange de deux origines, mais par la richesse des cultures du monde. un visage aux yeux d'asie, au nez d'afrique, au front d'occident, aux cheveux d'orient … quel meilleur terrain que le théâtre pour parler de métissage ? la scène, terre d'une fertilisation de l'imaginaire, brise toute barrière. l'imaginaire ne connaît pas de frontière. nous pouvons tous changer par le biais d’une imagination unie et créatrice.

c'est pourquoi nous avons décidé d’établir un paradoxe : parler d'un lieu qui rend les frontières infranchissables sur un lieu où toutes frontières s'annihilent.
le théâtre est un condensé de la vie, il doit nous aider à mieux nous comprendre, à nous éclairer, peut-être peut-il nous montrer qu'un échange et une relation unificatrice sont possibles par le biais d'un imaginaire commun. La communion du spectacle entre l'imaginaire du public et celui des acteurs nous montre à quel point l'abolition des distances et des différences est créatrice. a quel point nous pouvons tous être créateurs, peu importe notre culture et notre nationalité, si nous sommes en harmonie, si nous créons ensemble. d'après le griot sotigui kouyaté "les rencontres ont leur importance, car l'étranger est celui qui nous apporte ce que nous ignorons." alors pourquoi nous murer dans notre ignorance ? notre groupe de travail est l'exemple de cette richesse. La création de notre pièce est issue de la multiplicité des cultures au sein de notre compagnie. le personnage principal de notre création va prendre conscience de l'existence d’une parole nécessaire, ce qui va modifier sa façon d'envisager son art. le théâtre des townships, le théâtre de l'opprimé, et d'autre théâtre de l'immédiat nous ont déjà montré la qualité d'une telle parole. l'art issu d’un besoin de transmettre un regard sur le monde est souvent loin d'un théâtre d'art esthétique et, en même temps, développe souvent une beauté relationnelle d'une intensité unique. pour permettre l'évolution de l'imaginaire, la mise en scène doit laisser place à cette densité de concentration. c'est pourquoi la sobriété est nécessaire. l'imaginaire a besoin d’espace pour pouvoir se développer.
v la profusion de détail d'une esthétique trop chargée impose des barrières qui obligent le spectateur à suivre et non à créer.
ici, nous cherchons à montrer l'abolition des différences et des frontières, culturelles, intellectuelles ou physiques. Cette création fait suite à une nécessité, une immédiateté, celle de transmettre la richesse humaine et artistique des rapports d'un groupe aux cultures plurielles.
PETER TOURNIER







Pour Tout public

Théâtre contemporain

Langue : Français
Durée : 90 minutes soit 01h30





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