Surgissant entre deux tableaux de grands maîtres, un homme élégant s'adresse au public, lequel devine rapidement son identité: prédateur de la finance. Six autres personnages lui succèdent, tour-à-tour ingénieur-génie de la finance, trader ultra fringant, clochard mythomane, employé de banque zélé, riche amateur d'art et même escroc de haute volée!
Ils nous entraînent à la rencontre du monde délicieusement cynique et raffiné des nouveaux princes de la planète.
Un univers trivial, pathétique et drôle, somme toute très théâtral.

Ce texte de Patrick Chevalier et Ismaïl Safwan se présente ainsi comme une bouffonne danse de mort du capitalisme financiarisé. Ce dernier semble errer, tel le roi Lear, sur la lande du désastre mondialisé, en se lamentant de l'ingratitude des enfants monstrueux qu'il a engendrés. Car partout les prédateurs sont là, affichant fièrement leur credo et déployant leur pur cynisme.

Les auteurs mettent ici un soin tout particulier à faire entendre cette " pensée unique " de notre temps. Leurs personnages construisent une sorte de feuilleton où le cynisme des uns répond à la candeur des autres en un crescendo souvent hilarant.