Angélique refuse cette mésalliance, pense d'abord épouser un marquis... et finit par être séduite par Dorante.

Marivaux a déjà abordé le thème du préjugé social aux prises avec l'amour dans Le Jeu de l'amour et du hasard.
Les valets, habituellement maîtres du jeu, servent ici d'auxiliaires à Dorante, mais c'est lui seul qui découvre le moyen de triompher de la fierté d'Angélique. Ce moyen, qu'il conçoit par intuition plus que par calcul, et sans en apercevoir distinctement tous les effets, consiste à la demander en mariage, non pas pour lui, mais au nom d'un ami prétendu, de même âge et de même condition que lui.

Lorsque Dieu veut faire plaisir à un pauvre homme, dit un proverbe oriental, il lui fait perdre son âme pour le lui faire retrouver ensuite...

Dans cette oeuvre de Marivaux, les préjugés sociaux ont la vie dure. A travers les siècles, le problème s'est déplacé, mais reste toujours aussi vivace et il y aura toujours des Angélique pour nous le rappeler...