Ils sont quatre. Ce sont des chevaliers, avec des plumes et des armures. Un barde les accompagne, garant de l'aspect épique du spectacle. Un narrateur est présent, garant de l'aspect éthique.

C'est une pièce sur l'héroïsme, donc c'est une pièce sur l'impuissance.

Pour être un héros, il faut être courageux mais pour être courageux il faut savoir où se trouve le courage, où se trouve la mission. Le principal obstacle est que ces chevaliers sont tout prêts de se faire déborder par le monde.

Ils développent un bataillon de stratégies et de parades afin de repousser le moment cruel où ils constateront fatalement qu'il n'y a pas de mission.
Quand ce moment arrive, poussés dans leurs derniers retranchements, ils en inventent l'apocalypse. On pourrait dire que c'est du théâtre absurdo comique involontairement engagé ou plutôt une farce politique malencontreusement divertissante.

Pour ce spectacle, cette jeune association d'acteurs lyonnais crée un comique de consternation. Une véritable découverte.

Le texte de Guillaume Bailliart a ceci d'ahurissant qu'il donne souvent l'impression de se situer dans un grand "n'importe quoi, n'importe comment" mais qu'il mène le spectateur par le bout du nez dans un vrai univers, singulier.