Les époux

Un petit orchestre s'installe sur le plateau nu. Les musiciens sont en queue de pie. Ils entament quelques notes comme des chants d'oiseau, quand surgit une paysanne... Elle réclame la place, du vide, et le silence. Elle attend un personnage peu coutumier des scènes de théâtre : un épouvantail !
Alors s'engage un dialogue désarmant où le peu de mots sert essentiellement une suite de " situations ", cocasses ou nostalgiques.

Philippe Dorin, dramaturge reconnu, aime les personnages " démunis ". En ajustant son écriture à la vision du compositeur Matteo Franceschini, il colore son goût des silences de résonnances nouvelles : l'épouvantail, drôle d'époux, emprunte la voix du violoncelle, de l'accordéon et de la clarinette pour s'adresser à la paysanne. Mais loin d'entonner un dialogue de sourds, ces deux là nous font sentir, en marge des vains bavardages, tout ce qui peut relier deux êtres.

Ce mariage entre théâtre et musique s'inscrit dans les recherches de l'Arcal, compagnie crée en 1983, qui a pour but de rendre l'art lyrique actuel et vivant. S'adressant à un large public, elle revisite les oeuvres du répertoire classique mais passe également commande à de jeunes artistes contemporains comme en témoigne cette création du jeune compositeur italien Matteo Franceschini.