Le sixième jour

Un ange, Arletti, incarné par Catherine Germain, a volé le cartable d'un homme qui s'est endormi au pied d'un arbre. Elle va faire, à sa place, une conférence sur la création du monde. Arrivé au 6e jour, l'ange est dans une position délicate.

La clown Arletti, personnage farceur et émouvant, tente de comprendre comment, en ce 6e jour, l'aventure de l'homme a commencé. Avec drôlerie et délicatesse, elle retrace les premiers balbutiements de l'être et perd les pédales dans un exposé loufoque soumis à la rude loi de l'intempérie des choses. Une rareté d'intelligence et de légèreté.

Il s'agit bien ici de la Genèse et tout particulièrement des cinq premiers jours pendant lesquels Dieu créa la Terre, le ciel, les poissons, les chiens, mais pas encore l'homme : " On s'en fout, on peut en profiter, on n'a pas encore été créé.
" Arletti s'est installée à sa table de conférencière et nous commente toute cette histoire ; elle interpelle les spectateurs, descend voir s'il y a quelqu'un qui veut bien l'embrasser sur la bouche pour se faire une idée de l'Homme, et retarde toujours l'arrivée du 6e jour.

"Dieu, le créateur du ciel et de la terre. Un type hors pair qui a fignolé les moindres finitions. " C'est bien fait, on ne voit même pas le travail ! " s'exclame Arletti, ce clown débonnaire, cabotin et attendrissant, venu faire une conférence sur la Genèse. Au cinquième jour, Dieu crée les animaux : les chiens, les chats, les oiseaux, " une idée en l'air ".

Et le sixième jour ? Dieu n'a pas pu s'arrêter là ! Qu'en est-il de l'Homme ? Arletti ne trouve pas la bonne feuille dans tout le ramassis qu'elle trimballe dans son cartable.

La voilà sans papier, désarmé face au vide.