Après des études d'histoire à l'université de Gand et une formation théâtrale au conservatoire d'Anvers, Koen Augustijnen a pris la tangente, enchaînant les ateliers de danse avant d'entamer une collaboration avec les ballets C de la B, d'abord en tant que danseur puis chorégraphe.
Il en est aujourd'hui l'un des plus beaux talents : à travers une poignée de créations, Just Another Landscape for Some Juke-Box Money, Bâche, Import / Export ou Ashes, Koen Augustijnen impose son style. Une gestuelle entière qui emprunte au cirque, au contemporain, au hip hop. Et une musicalité à l'épreuve du mouvement. Après s'être intéressé aux relations humaines, aux questions existentielles sociales et politiques, il dévoile avec Au-delà une autre facette de son savoir-faire. " Une partie essentielle de ma personnalité est axée sur une énergie positive et constructive qui aime l'humour, l'absurdité et la dérision sans perdre ou relativiser la force du sujet " dit-il.
Au-delà voit six personnages danseurs, dont Augustijnen lui-même, qui sont pour la plupart des gens dans leur quarantaine. Leur corps est chargé d'un passé, leur histoire est une quête pour ce qu'ils peuvent et veulent encore raconter.
Ils oscillent entre leurs choix et leurs doutes. Un thème qui parle à tous. Et l'on se dit que l'engagement inouï souvent à l'oeuvre chez Augustijnen devrait faire des miracles sur scène. Délaissant le baroque, qui collait si bien à son écriture chorégraphique entière, Koen Augustijnen se tourne cette fois-ci vers le jazz et ses extensions.
Un mélange d'instruments acoustiques et électroniques donne la couleur musicale de cet Au-delà. Un ailleurs chorégraphique, qui à l'image de son créateur, est traversé d'une rare générosité. • Philippe Noisette

Crédit photo : Bashir Borlakov