La tempête gronde… voilà encore une planche sur la mer : le théâtre en partance avec le souffle de L’Odyssée qui gonfle les voiles. Dans le secret de la nuit, sept jeunes filles se prennent à vivre, souffrir, évoquer les péripéties que traverse Ulysse. En quelques vers, le dortoir entier largue les amarres et flotte sur la mer Égée.

L’une d’elles s’en ira au petit matin, pour toujours ; elle est Ulysse, celui qui rentre à la maison…

Tel leur splendide héros, elles aiment à dériver jusqu’aux limites du songe et des plaisirs défendus… protégées par les paroles d’Homère. Nuit après nuit, elles s’enivrent de ces mots très anciens chargés d’énergie et s’enfoncent toujours plus avant… un monde lointain se réveille : un rêve en vrai. Effet d’étrangeté de la langue, imagination débridée, dangers de la nuit et folle curiosité les conduisent en des lieux dont seuls les enfants – et les poètes sans doute – se souviennent encore, là où le public les attend, lui aussi rêveur de la nuit, voyageur en mer profonde. C. Buchvald