L'ogresse des archives et son chien Salle Jacques Brel Affiche

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Salle
où cet événement eut lieu :
Salle Jacques Brel, 94120 Fontenay sous Bois

L'ogresse des archives et son chien

mis en scène par Christian Ben Aim, François Ben Aim

Salle Jacques Brel, Fontenay sous Bois

- Cet événement n'est plus disponible à la réservation dans cette salle -

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@1649446 Inscrit depuis longtemps 1 critique
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-Critique
Cette pièce montre : - la vanité de l'espèce humaine (pantomimes caractéristiques de cela) - les rites dénués de sens dans le cadre du dénuement total (SDF de la fin) - l'homme, jouet du destin, est ainsi soumis à des forces qui le dépassent : il ne peut se guider dans le monde (personnages aux yeux bandés ou qui progressent à travers un filet) Hypothèses : - thème du péché avec l'omniprésence de la pomme tout au long de la pièce - l'être humain hanté par les démons du passé qu'il prétend ignorer mais qui sont bien là (petit garçon du début) - les difficultés à choisir entre le bien et le mal (personnage a le choix entre trancher une pomme et une... tête) - cruauté au final (décide de trancher la tête) Il s'agit d'une pièce très ambiguë, inspirée du courant surréaliste. Il n'y a pas vraiment de fil de l'intrigue. Cependant, on peut distinguer les thèmes principaux cités au-dessus. Ce qui m'a le plus déplu est le travestissement de l'homme. Il n'est pas étonnant que les comédiens ont été pendant si longtemps la cible de l'Eglise catholique ; on ne peut demander un tel investissement de la part des acteurs. J'ai été vraiment choquée. Je comprends la volonté de se libérer des contraintes morales de nos sociétés mais est-il vraiment nécessaire de montrer des corps si découverts? L'ambiance est très sombre. Une musique inquiétante rythme la pièce. Le seul moment où le calme a lieu est quand un des personnages meurt. Nous en venons à nous demander : "Le trépas est-il le seul moment où on peut finalement trouver le repos et la paix intérieure?" Un immense tronc d'arbre, qui n'est malgré tout pas enraciné dans le sol, se balance. Il montre ainsi le rapport au temps. Je suppose qu'on a choisi un arbre, solide par nature, pour souligner le fait que l'homme est impuissant face au temps qui passe. Celui-ci est irrévocable. Dès le début de la représentation, on peut voir le même homme âgé au début puis jeune et enfin de nouveau âgé. Un homologue enfant le suit, mais l'homme adulte ne s'en aperçoit pas. Cette horloge mouvante donnera ensuite lieu à un simple fil d'où une pomme est suspendue. Peut-être pour montrer la fragilité du destin humain? La question de la religion est aussi abordée : on peut remarquer une femme voilée au début de la pièce. Les personnages ne s'expriment pas. Un fait part de sa peine par une longue tirade dans une langue inconnue du public : peut-être le russe? Six protagonistes pleurent la mort d'une femme (Blanche-Neige?) et font le cortège funèbre de son enterrement. Elle est reposée sur un lit de verdure. Les six personnages émettent d'abord des bourdonnements stridents. J'ai pensé que ça pouvait représenter les mouches sur le cadavre et donc l'avilissement de la chair. Mais peut-être est-ce plutôt représentatif de la difficulté des hommes pour communiquer entre eux? Le grotesque est aussi très présent : homme affublé de lunettes de soleil, avec une guirlande en guise d'écharpe et deux hommes à perruque dont un qui soulève l'autre de façon ridicule par les cheveux. Je n'ai pas vraiment compris pourquoi à un moment tous les personnages se mettent à renifler un cadavre. Essayaient-ils de le manger ou de le ressusciter? Ou encore pleuraient-ils en fait leur peine? Je déconseille très fortement cette pièce à des enfants ; pas la peine de leur montrer des hommes déguisés en femme et franchement pas très habillés. De plus, je suppose qu'ils feraient des cauchemars. Cette pièce peut intéresser des intellectuels, qui aiment exercer leur réflexion. On peut ainsi s'interroger sur le message que l'artiste cherche à faire passer. Je pense que cette pièce s'apparente énormément au mouvement surréaliste : c'est peut-être intéressant de voir une pièce de la sorte. Mais je sais à titre d'avis personnel que je n'ai plus l'intention de voir que des pièces classiques traditionnelles à partir de maintenant. Je me demande pourquoi les réalisateurs ont choisi cela. Ils seraient bons qu'ils s'expriment à ce sujet. Un artiste peut en effet présenter n'importe quoi à son public et l'appeler art. Mais je pense qu'ils exagèrent ; peut-on s'attendre à ce que le public populaire éprouve un quelconque intérêt à voir cette pièce? Cette dernière ne fait même pas la catharsis, si chère à Aristote. Elle ne montre pas les véritables passions humaines selon moi. Le courant surréaliste est passé de mode depuis longtemps : pourquoi l'adapter à nouveau? Nous ne sommes plus dans le même climat d'après-guerre où tout le monde était persuadé de l'absurdité du monde. Dans la salle où j'ai assisté à la représentation, j'ai ainsi remarqué que peu de personnes semblaient enthousiastes à applaudir. J'espère que cette pièce ne provoquera pas la fin anticipée de ses acteurs. Je ne comprends pas pourquoi ils ont choisi d'interpréter un rôle, en particulier les hommes qui doivent se travestir. Les réalisateurs n'auront en revanche que ce qu'ils méritent. On ne peut pas reprocher au public d'être insensible à la beauté de son art quand on lui propose une représentation non adaptée à la vue des enfants et sans le moindre lien logique entre les scènes.
# écrit le 19/11/11


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