Un jeune chanteur brun et ténébreux (probablement fan de Twilight), un violoniste classique (plus connu pour son mythique déhanché), un harmoniciste-lamiste (croyant et pratiquant) et 3 instruments qui pourraient laisser croire à une énième formation folk surfant sur la vague pop-à-cheveux sales, tout juste bonne à accompagner des publicités d'assurances santé.

Un pari risqué, relevé avec brio, celui d'une cohabitation parfaite entre le fond (toujours pertinent) et la forme, sur le fil d'une orchestration savoureuse qui ne ressemble à aucune autre. Néanmoins, s'il fallait situer le Trio par rapport à ses pairs, on dirait que l'on retrouve un peu du Quatuor (en moins nombreux) qu'on imaginerait avoir fauté avec les Wriggles avant d'accoucher d'un hybride entre Oldelaf et Gaspard Proust.

Le résultat est réjouissant. Un slalom habile entre un premier et un second degré percutants, une ironie tout à fait personnelle et jubilatoire qui fait du Lucas Rocher Trio, l'Ovni le plus séduisant de la scène humoristique et musicale actuelle.