Lire de la poésie ne saurait être un simple divertissement. C'est retrouver ce moment d'effusion inséparable de la solitude propice au face à face avec son propre double qui est un langage dans le langage. Pour que celui qui écrit dans le retrait, dans l'attente du son et du sens, et avec l'acceptation d'être lié à sa table par des fils invisibles mais qui appelle et désire une relation avec le monde de la plus grande ampleur, nous rende visite avec une fervente simplicité. De l'écrit à la voix il n'y a qu'un pas ou bien un abîme.

C'est pourtant un mouvement harmonieux qui sera proposé et offert ce soir-là. Une respiration partagée du corps, du coeur et de l'âme. Dire avec les mots de tous les jours : nous avons perdu les hautes terres, notre errance est infinie ; et rendre vivante la majeure partie des poèmes portés par ce titre. Nous sommes invités à la recherche du lieu de germination de la parole poétique où se rencontrent, et parfois se confondent, les voix du dedans et celle du dehors. C'est ainsi que l'errance prend tout son sens.