Lachenmann/Mozart

SWR Sinfonieorchester Baden-Baden und Freiburg Hans Zender, direction Ernesto Molinari, clarinette

Accanto veut dire « à côté ». Tout au long de sa pièce, Lachenmann fait défiler un silence l’enregistrement du Concerto pour clarinette de Mozart, «quintessence de la beauté, de l’humanité, de la pureté », dit-il, mais aussi exemple d’une « utilisation fétichisée », d’un commerce banalisé du chef-d’oeuvre. Parmi les sifflements et autres sonorités déchiquetées de l’orchestre, il s’agira de faire émerger par deux fois le « tube » mozartien dans la fraîcheur d’une « exploration tâtonnante », en lui restituant « une expressivité qui ne sait comment s’exprimer » : joyau naissant, pas encore figé dans les codes d’un savoir-faire. C’est ainsi, en déconstruisant la tradition, que Lachenmann n’a cessé d’inscrire une responsabilité éthique et politique au coeur de la composition, de l’écriture (Schreiben est le titre d’une de ses dernières partitions).