Le bon acteur est-il celui qui sait jouer tous les personnages, ou bien le comédien qui parvient à vous faire croire que l'ensemble de ses mots et de ses gestes sont vrais ? Pour incarner la totalité des personnages de "True Stories", Sandra Nkaké dispose de multiples ressources. D'abord, elle cumule les talents de comédienne et de chanteuse.
Et c'est bel et bien pour "raconter des histoires" que la Franco-Camerounaise s'est investie dans le théâtre, puis dans la musique. Ensuite, sa voix androgyne a la souplesse et la panoplie à même de nous transporter de la soul au slam, du rock à la pop cool. En témoigne Nothing For Granted (2012), où les intensités varient à l'envi, au gré de la voix magnétique de Sandra Nkaké et d'orchestrations inventives. C'est d'ailleurs cet album, dont le titre signifie "Rien n'est jamais acquis", qui sera la trame du spectacle où se succèdent une foule de personnages pugnaces et touchants, tous en quête d'un futur meilleur.
Enfin, en renforts de ses cinq musiciens, la chanteuse dont les influences vont de Nina Simone à Georges Brassens, de Boris Vian à Leonard Cohen, invite plein de story tellers amis : Loik Dury (platines) ; Rodolphe Burger (guitare) ; Mike Ladd (voix) ; Daniel Yvinec (basse) ; Christophe Minck (harpe) et Jules Edouard Moustic (voix).

De double appartenance culturelle il est aussi question chez Joy Frempong aka Oy, chanteuse d'origines suisse et ghanéenne née en 1978. De même, par goût des aventures artistiques, elle a prêté sa voix à des registres divers – musique électronique, jazz, hip-hop –, privilégiant le syncrétique, et souvent la libre improvisation, aux frontières bien établies.
Ainsi, depuis 2004, Joy figure aux génériques des albums de Lauschangriff, Infinite livez vs Stade, Filewile ou SIG. Sous son propre nom, son oeuvre n'est pas seulement plus personnelle : elle est résolument autobiographique ! Paru en 2010, First Box Then Walk est un disque basé sur les souvenirs d'enfance de Joy Frempong. Ce retour en comptines aux premières années est aussi un voyage en Afrique, une quête à la source, une soif de retrouver le pays des origines. Les histoires vraies d'Oy, adepte du seule en scène, s'offrent dans un décorum trip-hop et/ou folktronica où le sample et la loop tiennent du jeu d'enfant, et son soundsystem évoque la cabane de fortune.
Quand la mémoire et un imaginaire débridé mettent au jour un spectacle poignant.

Ce sont deux voix magnétiques, deux chanteuses engagées, nées en Afrique, exilées, dont les pas embrassent deux cultures, au fil de leurs inspirations. Si l'une est une véritable diva soul, l'autre est une conteuse d'un nouvel âge. La franco-camerounaise Sandra Nkaké mêle avec brio l'art de la scène à des capacités vocales impressionnantes. Elle multiplie avec bonheur les collaborations tant d'un point de vue musical que sur les planches d'un théâtre ou au cinéma. La zurichoise ghanéenne Joy Frempong "Oy" joue pour sa part d'une grande virtuosité en combinant les effets électroniques à sa voix de velours. Elle parcourt le continent africain, enregistrant rencontres et témoignages, à la recherche d'une enfance oubliée.

Pour un soir, elles mêlent chacune à leur manière leurs expressions d'un vécu, d'un récit de vie qui ne connaît ni atermoiement, ni barrière culturelle. Sandra Nkaké et ses invités vous font partager la vie du quotidien, ces moments simples et magiques où les destins se croisent, tous en proie à des choix existentiels.
Oy vous chante ses anecdotes extraordinaires avec quelquefois beaucoup d'humour, celles récoltées au Ghana et dont l'écho évoque une Afrique fière et contemporaine.
Toutes deux n'ont de cesse de franchir et de dépasser pour nous les mers et les coutumes.