l'homme de paille et les tentatives désespérées de passer du monologue au dialogue

l’auteur s’en est allé ! deux acteurs vont alors « mettre en pièces » leur vision du monde. ils vont d’abord tenter de dialoguer, mais en vain : l’un recherche la reconnaissance des hommes et méprise leur injustice, tandis que l’autre, victime de son avarice, veut réinventer le théâtre. ils tentent alors l’impossible : créer un dialogue entre deux personnages, un juré et un condamné à mort. mais la difficulté réelle des deux acteurs à concilier leurs points de vue sur une mise en scène commune leur donnent l’idée d’un quiproquo. c’est alors qu’ils deviennent farlane et salmèque, qui perdus dans les dédales d’une maison close, vont se prendre, l’un l’autre, pour la grande marie, une femme politique. de ce quiproquo va découler une série d’aventures délirantes. il y sera l’occasion de déployer l’attirail de séduction, de faire étalage de ses connaissances ainsi que de ses capacités ménagères et surtout d’échafauder de grands projets politiques incohérents.

à une époque qui commence tout juste à trouver sa soi-disante stabilité, feydeau dessine des personnages luttant avec le néant qui se trouve autour d'eux. nous avons trouvé dans ces textes de jeunesse une tendresse bien différente des vaudevilles et du cadre bourgeois que l’on représente souvent. il est question de dialogue et de cette difficulté que chacun éprouve à comprendre l’autre et à communiquer. dans ces conditions, la rencontre donne lieu à des situations absurdes et burlesques.

l’action s’est construite autour d’une forme de déambulation, où les textes s’entrechoquent, se répondent et se mêlent ; témoignages de constructions logiques qui fuient vers l’absurde, d’un mode de fonctionnement mécanique au bord de la rupture. surgissent, alors, farlane et salmèque, nos personnages principaux, qui nous emmènent à travers une odyssée surprenante à la frontière de leur réalité.