Pour Fred Trémège, faire rire est " une affaire de choix, de parti pris ".

Sa cible à lui : les temps modernes ouverts aux vents mauvais de l'ultralibéralisme, du culte de la performance, de l'autosatisfaction des médiocres, de la vulgarité des puissants, de la démence des chefs...

Dans un stand-up au Point Virgule, aussi classique dans la forme que caustique dans le texte, ce nouveau venu au pays des candides humoristes fait ses griffes sur le dos des dominants, voire des frustrés de la domination (masculine, politique, médiatique) qui hurlent chaque jour leur désir d'écraser les autres.

De l'écrivaillon branché (sur la télé plus que sur la vie) au politique prisonnier de sa " novlangue " de bois, du trader enivré par les taux boursiers à l'animateur tanguant dans une valse des pantins sur la scène d'un show télé désolant, sa collection de zozos dézingués ressemble à une galerie qui à l'évolution substitue la régression.

Le rire que Trémège convoque renvoie au pathétique de la vie moderne. Rions-en avec lui, tout en la vomissant, avec lui encore.