Drame où est transposé la lutte intérieure entre le désir et la quête existentielle, la soif de vivre et le désespoir fataliste d'une réalité insupportable donnant naissance à une écriture où la fulgurance des images éclate à la lumière de la transcendance et nous renvoi à nous même, à nos racines, à la mémoire, à la vie, à la mort.

Tête d'Or n'est encore qu'un jeune paysan, adolescent de l'exil. Il est seul, nu, dépouillé dans la traversée de la tragédie de son histoire. Il doit poursuivre le chemin. Être ou fuir, vivre ou mourir : Le combat est sans compromis et l'oeuvre en transpire.

Les élans de l'âme sont ici soutenus par un verset Claudélien qui porte l'oeuvre à l'incandescence, à chaque vers nous pouvons ressentir ce souffle qui a illuminé Rimbaud et qui ici brûle Claudel. Un acteur seul sur scène incarne ce verbe, il est feu, plongeant l'oeuvre à son paroxysme, dans ses racines les plus profondes, celles qui nous parviennent comme à l'auteur avec toutes leurs violences et leurs passions. Le poème fume comme un champ en hiver, et le verbe de ses cendres redevient un feu qui brûle.

De dessous la boue à la lumière de l'Evangile
Pour que l'homme devienne Dieu

"Fâché avec l'existence, j'ai beaucoup de mal à m'accepter et à accepter le monde dans lequel il me semble avoir été jeté sans que je le désire." Laurent Terzieff

"Il n'y a pas de lieu, le lieu est en soi." Alain Cuny

"Ce n'est pas l'esprit qui est dans le corps, c'est l'esprit qui contient le corps, et qui l'enveloppe tout entier. Qui retire le verbe de la phrase, elle perd son sens. Qui nie l'unité nie le nombre qui en est fait. Qui ne croit plus en Dieu, il ne croit plus à rien." Paul Claudel