L'une des compositions du " Maître ", du " Sorcier "... et c'est toute la chaleur suffocante de ce jour de juillet 67 qui revient, ce jour ou John Coltrane, est parti saluer les anges après avoir réveillé les âmes des pauvres mortels lors de concerts mythiques. Les souvenirs affluent et ne demandent qu'à être partagés, mêlés de Jazz, " pour faire sentir l'amour du monde, un amour suprême ".

A love supreme, dans ce titre emprunté au fameux morceau de Coltrane, Emanuel Dongala résume en trois mots sa perception de celui qui, par un travail acharné visait a ce que " sa méditation par le moyen de la musique l'ouvre à Dieu, c'est à dire, à l'amour du monde des hommes... "

Cette rencontre entre un jeune homme et un musicien dans le New York des années 60 est la révélation d'une évidence : cette force qu'on appelle l'amour permet, seule, d'espérer construire un monde meilleur. C'est cette étincelle qui donne à chacun le sentiment que cet univers, qui le dépasse, ne trouve son sens que dans la fraternité et le partage, et John Coltrane avait décidé de consacrer sa vie à révéler et multiplier ces petites lueurs dans le tourment de ces années, tant la lutte des Noirs pour les droits civiques aux Etats-Unis était âpre et violente.

" Une rencontre bouleversante ", voilà les trois mots qui pourront résumer ce qui a conduit l'adaptation et la mise en scène de cette nouvelle. Au fur et à mesure du travail, le cadre et la situation se sont imposés : un patron d'une boite de Jazz derrière son bar qui ne peut s'empêcher de raconter aux clients sa rencontre, la Rencontre avec John Coltrane, dès qu'il entend une mesure de l'un de ces morceaux. Il racontera avec le trio de jazz qui l'accompagne ces moments inoubliables où sa route a croisé celle de Coltrane... en contenant de bout en bout son émotion, même s'il est difficile de ne pas se laisser aller et de fermer les yeux quand on s'est " ouvert au soleil ".

Adama Adepoju : comédien Sébastien Jarrousse : saxophones Olivier Robin : batterie Jean-Daniel Botta: contrebasse