Emma Solal

Emma Solal écrit, chante, rêve... Elle réinvente cette chanson colorisée qu'ont pratiquée Paris Combo, Pink Martini, Enzo Enzo... Il y a en elle des souvenirs de Saint Germain des Prés. On imagine bien cette longue fille brune et lunaire dans la bande à Gréco, époque Rose Rouge, entre Queneau, Boris Vian et Sagan. En même temps, Emma est radicalement de son temps, de sa trentaine derrière Beaubourg, avec des émotions aussi diverses et spontanées que les couleurs de sa pochette...

Elle ne sera jamais d'un seul quartier ou d'une seule rue. Après le succès de sa résidence au théâtre des Déchargeurs, elle sort son premier album "Robes du soir" très encouragé par les internautes. Pour ce premier opus, Emma choisit sa bande, ses amis de musique, avec le talent pour toute considération marketing. Ça s'appelle la liberté, la fraîcheur, le changement.

Dans "J'ai racheté la Tour Eiffel", elle s'envole avec des Caravelles anachroniques du côté de chez Trenet. Elle se plaint d'être "La Sibylle" qui tombe toujours amoureuse de drôles d'oiseaux insulaires... Et "Place du Châtelet", en attendant un fiancé qui tarde trop, elle effeuille le discours amoureux de Barthes. Guitare demi-caisse, contrebasse, un solo de guitare acoustique... On est dans l'épure. Mais quelques notes plus loin, "Robe du Soir" ou "Déjà donné" se parent de claviers beaux-bizarres, et la très jazzy "Dernier jour du printemps" s'embellit d'un sublime solo de piano.

Hormis ses créations, il y a des chansons de Pierre Faa (son groupe Peppermoon a séduit l'Asie), un texte de Eric Chemouny (un auteur trop rare et pourtant bien inspiré, cf. "Sang pour sang" d'un certain Johnny Hallyday), Giuseppe Cucè, des musiques de Joël Ducourneau, Charles Rouah... À vous d'entendre son grain de folie, les saveurs de sa voix et le bel avenir qui l'attend !