Sa compagnie LINES Ballet, probablement l'une des plus enthousiasmantes outre-Atlantique, vient de célébrer son trentième anniversaire avec cette création associant avec bonheur le sculpteur de lumière Jim Campbell.

Alors même que sa compagnie triomphe un peu partout dans le monde, Paris connaît à peine Alonzo King. Danseur apprécié au sein de la compagnie d'Alvin Ailey ou de l'American Ballet Theater, cet Afro-Américain s'est installé à San Francisco pour créer sa troupe en 1982. Très vite, les observateurs voient en lui un réformateur du classique qu'il frotte aux musiques actuelles (jazz ou world) voire aux nouvelles technologies comme dans ce Constellation invité au Trocadéro.

Des danseurs à la formation académique impeccable, une fougue en scène plutôt rare, une écriture du mouvement qui ne cède jamais à la facilité, Alonzo King signe de pièce en pièce une danse ouverte sur le monde. Constellation est né d'une rencontre avec l'artiste vidéaste Jim Campbell qui conçoit et développe des nouvelles technologies pour capturer le mouvement. Un support d'images lumineuses électroniques est intégré au décor avec lequel les danseurs peuvent interagir.
Dans ce jeu entre les corps et les projections électroniques va s'installer un dialogue encore renforcé par un autre mur d'images dans le fond du plateau. Constellation offre ainsi au regard une gestuelle comme démultipliée dans ses dimensions, les images de Jim Campbell apportant une profondeur inédite. Pour Alonzo King et ses douze solistes, dans un registre à la lisière du classique et du contemporain, Constellation est une nouvelle approche. La danse élargit son horizon sans jamais perdre de vue l'essentiel : l'émotion.

Décor: Jim Campbell
Musique: Georg Friedrich Haendel, Antonio Vivaldi, Johann Strauss, Sathot, Arvo Pärt
Compositions musicales originales: Ben Juodvalkis, Leslie Stuck