Jean-Claude Grumberg nous avertit très tôt : " Enfin puisqu'il faut être clair - je l'ai juré, craché -, disons que Rêver peut-être est un journal de bord, tenu à la nuit la nuit, par un scripteur orphelin se prenant pour Hamlet - le fils des fils - et dérivant sans boussole, cramponné, transi de peur et de joie, au capuchon de sa plume d'oie, affrontant nuit après nuit, entre rêves et cauchemars, les plus hautes instances oniricojudiciaires... Attention les lois sont changées, désormais l'homme n'est comptable que de ses actions commises en rêve. La nuit a gagné sur le jour. La vie, la vraie, s'est réfugiée à jamais dans le sommeil... "

Gérard B., comédien, répète le rôle d'Hamlet de Shakespeare et se réveille un jour alors qu'une gendarme sensuelle et un juge poilu l'accusent d'inhumanité. En effet, il ne fait preuve d'aucun remord après s'être livré à des actes criminels dans une occupation qui l'est tout autant : rêver !

Son univers bascule alors entre réel, rêve et cauchemar. Que sait-on, que cache-t-on, qu'est-ce qui nous hante ?

Rêver peut-être est un plongeon dans l'intimité et l'inconscient d'un comédien, Gérard B., nous renvoyant ainsi à nos propres secrets. Le texte nous entraîne dans un univers onirique propice à l'esthétisme dans lequel tous les instruments du théâtre trouvent leur place : décors, jeu, chorégraphie, musique, image ???

La Corde Verte déploie toute son énergie et son amour de l'Art Vivant pour faire vivre l'histoire de Gérard B., une histoire qui est aussi la nôtre.

Un personnage nous livre tour à tour son étonnement, sa colère, son impuissance et sa douleur. Tout cela avec en toile de fond la souffrance du crime nazis, qui hante et avec lequel il faut vivre.