German et Claudia nous font découvrir en musique leur traditions et leur lien étroit avec une nature fragile. Au rythme de techniques vocales étonnantes, accompagnées par les vibrations de la guimbarde et du tambour chamanique, leur musique nous entraîne dans le monde des ancêtres du peuple sakha, aux confins de l'Eurasie.

Musique du grand nord sibérien
Pour German et Claudia, leurs instruments de musique sont autant d'animaux de la taïga qui les accompagnent.

La guimbarde qui parle et qui chante
Au Pays des Sakhas, la guimbarde ou khomous est l'instrument roi. Simple cadre de métal dans laquelle vibre une languette, elle résonne à l'intérieur de la bouche du musicien et sert de résonnateur à ses émotions et à ses pensées les plus intimes.

La vièle du nord
Ils l'ont intégré dans leur musique pour accompagner d'une mélodie les rythmes et les harmoniques de la guimbarde. Si certains disent que le nom kyryympa vient du russe skipka signifiant "violon", German pense que le mot provient plutôt du terme kyl, qui désigne le crin de cheval avec lequel sont fabriquées ses cordes.

Tambour battant et autres menus instruments
Les tambours utilisés par German et Claudia n'ont jamais servi à des rituels, mais les artistes ont reçu la bénédiction d'un chamane pour l'utilisation sur scène de cet instrument.
D'autres menus instruments font entendre d'autres sons de la nature, comme le dzhargha, bâton où s'entrechoquent des bouts de bois qui appellent la pluie, le hochet de sabots de rennes utilisé par les éleveurs de rennes pour appeler leurs animaux, la grande trompe en bois de bouleau aïaan qui permettait au chasseur d'imiter le brâme du cervidé, ou encore les cornes de moutons des neiges dont le crissement mystérieux évoque les montagnes du nord de la République.

Chant de gorge, voix de tête
Les techniques de chant interprétées par Claudia consistent en de rapides passages de la voix de poitrine à la la voix de tête, entrecoupés de coups de glotte (kylyhakh), de claquements de palais (tangalaï yryata, littéralement chant de palais) et, plus rarement, d'une variété de chant de gorge, le khabargha yryata.