Farouche et innocente, d'une féminité sans fard et d'une détermination sans faille, telles sont les vertus de la musique de Riff Cohen qui prend à rebours tous les genres avec une bienveillante désinvolture. Figure incontournable du jeune paysage israélien, vidéaste, comédienne, musicienne, on la présente comme une digne héritière de Brigitte Fontaine et Catherine Ringer, ce qui, à l'écoute de son premier album "A Paris", semble logique.

A peine sorti en Israël et déjà classé parmi les meilleures ventes du pays, Riff Cohen fait irruption sur la scène musicale hexagonale avec une énergie, une fraîcheur et une fantaisie qui font du bien. Son disque se parcourt comme un marché aux épices, où l'on est assailli d'odeurs et de couleurs, où l'on fait des rencontres improbables, où l'on entend des histoires à rêver debout en étant aspiré dans un tourbillon sonore qui échappe à la stérilité fébrile de notre époque.

"A Paris" découle de différentes sources musicales, rock et variété orientale, chanson française et rythmes gnaouas, folk et psaume biblique. Riff Cohen réussit à entraîner dans le sillage de cette rengaine accrocheuse un échantillon du monde tel qu'il est aujourd'hui, multiple et bigarré.