Lire les Cahiers de Nijinski… et se laisser dévorer par cette écriture incandescente. Une langue pleine du mot aimer comme un leitmotiv débordant. Une parole qui tambourine comme happée par la transe de l’appel, un cœur qui bat. Une parole d’innocence aussi, d’idiotie… Une écriture qui se heurte à elle-même, s’assourdit de son propre écho, se frappe toute entière aux murs qui l’enserrent, vouée qu’elle est à l’impossibilité de dire, tout dire : Je veux tout dire, tout. Je veux tout dire, tout. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi taire. Faire entendre les mots de Nijinski comme des oiseaux échappés… de cette phrase de la vie.

Je veux dire dire, que tu veux dormir et dormir. Je veux écrire et dormir. Tu ne veux pas dormir écrire. J'écris écris écris. Tu écris écris. Je veux te dire. Qu'il ne faut pas faut pas faut pas. Je ne faut pas faut pas faut pas. Tu tu la tu la la ga. La ga la ga la gou la ga. Ga la gou la la gou la. Dodo, dodo, dodo, dodo. Dors paisiblement, dodo, dodo. Dodo. Dodo. Dodo. Nijinski (Cahiers) L'écriture en spirale de Nijinski : un éternel recommencement. La très vieille prière, l’éternel Au commencement. Debout dans le commencement.

Les Cahiers de Vaslav Nijinski sont édités aux éditions Actes Sud