Rabih Mroué est un artiste des frontières. Il se tient à la croisée des genres.

Dans son monde, la fiction et la réalité se confondent, les souvenirs deviennent vivants, les images sont parfois plus vraies que la vérité. Dans son monde, le passé n'est pas mort, il n'est même pas passé. En 1990, la guerre civile libanaise s'achevait officiellement.

Rabih Mroué avait 23 ans. Son oeuvre interroge avec constance la mémoire, les outils dont nous disposons aujourd'hui pour la (re)constituer — d'où son goût des images et des technologies de l'enregistrement. Surtout Rabih Mroué, comme d'autres artistes de sa génération, se demande quel usage politique les artistes libanais peuvent faire de cette mémoire qu'ils créent ou recréent.