Deux couples cohabitent dans un appartement de 60 m2. Deux points de vues, deux exemples d'humanité dans un même lieu et un même temps. Le premier couple est constitué de Myriam Ressam - élevée sous la surveillance de ses frères - et de Sam Dessange - mécanicien, enfant battu, drogué, paranoïaque.
Le deuxième couple est constitué de Pascal Frontin - photographe, bourgeois, grand pervers narcissique - et d'Annie Pertuis - puéricultrice, deux enfants nés d'un premier mariage.
Petit à petit, la violence s'inscrit dans chacun des couples.

On suit les actes, gestes, pensées, mots qui mènent à cette violence. Puis comment cette violence s'inscrit au quotidien, au sein de ce qui s'appelle le couple, se nichant dans ce qui s'appelle l'amour. La violence perdure, augmente. Les femmes s'enfuient, décident de briser le silence, de se " sauver ". Elles tentent de se réparer, de se reconstituer dans un centre d'accueil, tandis que les hommes tentent de faire face à leurs actes en prison.

Propos/ Gérard Watkins :
"Scènes de Violences Conjugales est né du désir de travailler sur un sujet qui me heurte, la violence faite aux femmes. Le titre n'est pas tant une provocation que l'élan de décrire à travers ce fléau la transformation des rapports hommes-femmes. Une pratique héritée du droit du plus fort qui perdure au moment où la femme revendique sa juste place, équitable, au sein d'une société où la domination masculine est toujours prégnante.
L'écriture de plateau veut plonger au coeur de ce sujet, en sa combustion, cherchant par tous les moyens du théâtre à le cerner et à le comprendre. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, et sont consternants : une femme meurt tous les trois jours suite aux coups portés par un homme. On a parfois l'impression que se mène au sein du couple une guerre secrète.
Pourtant, si la prévention et les dispositifs se multiplient, et sont d'un secours essentiel aux femmes en détresse, rien ne semble enrayer cette violence."