Hélène est venue avec son mari, Antoine et sa seconde fille Lise. Paul est accompagné de sa femme Anne. Antoine, Anne et Lise seront les témoins de la tentative de liquidation d'un passé encombrant.

Mettre en scène Jean-Luc Lagarce, c'est chercher à donner vie à une langue singulière, à la fois si littéraire et, à priori, si quotidienne : faire entendre la parole de ces personnages qui si pudiquement révèle leur blessures, leur ressentiment à l'évocation d'un passé enfui dont on voudrait désespéramment se débarrasser.
C'est essayer de résoudre une énigme posée comme un jeu par l'auteur, qui par petites touches, cherche à raconter une histoire qui s'imprime dans la grande histoire contemporaine. En cela, il s'inscrit dans la lignée de Tchekhov et de sa "Cerisaie".

La mise en jeu de Derniers remords avant l'oubli, devra donc procéder comme dans cette "Cerisaie", dans l'évocation furtive du destin de la maison et des protagonistes Pierre, Hélène et Paul sous le regard de leurs proches Antoine, Anne et Lise, témoins imprégnés du destin indélébile d'un trio amoureux.
Mettre en scène Derniers remords avant l'oubli, c'est faire du silence l'enjeu majeur de cette pièce : le silence de la maison occupé par Pierre, resté pendant 20 ans dans la maison, gardien du sanctuaire qui a abrité des amours rêvées, le silence qui s'est installé pendant une vingtaine d'année, entre le trio acquéreur de la maison, berceau d'une histoire emblématique d'un temps révolu, temps des grandes utopies. Le silence de ceux qui ont hérité de cette histoire, sans l'avoir vécu, mais dont la vie est imprégnée de ces traces ineffaçables.