Comment le destin des êtres peut-il basculer ? A quel moment l'irréparable bouleverse le quotidien ? Sur une petite île du Maine battue par les vents de l'Atlantique, le décès de la richissime Véra Donovan fait ressurgir un passé douloureux. Unique témoin de la mort de la vieille femme, sa gouvernante Dolorès Claiborne est à nouveau confrontée aux soupçons de l'inspecteur Thibodeau. Trente ans auparavant, c'est lui qui avait déjà tenté de faire la lumière sur l'étrange accident qui, un jour d'éclipse, avait causé la mort de Joe Saint-Georges, le mari de Dolorès.

Elle décide de passer aux aveux et de raconter tout ce qu'elle a vécu toutes ces années : une vérité terrifiante. Dolorès Claiborne, c'est la coupable idéale et la victime idéale.

Adaptée du roman de Stephen King, cette pièce tisse au fil d'une intrigue implacable un remarquable portrait de femme. Celle d'une femme de peine avec un coeur gros comme ça, d'une femme qui n'a jamais eu de chance dans la vie, qui travaille dur pour élever sa fille qu'elle adore mais qui a le tort de dire ce qu'

elle pense. Or elle pense beaucoup et elle parle encore plus. Dans cet univers de pauvreté ou les vies, quand elles échappent à l'indifférence, se fracassent dans l'alcool et le drame, la figure de Dolorès Claiborne se dresse comme un bloc d'humanité : la dignité chevillée au corps, portant en elle l'incroyable force de continuer à vivre debout malgré les coups.

Dans un registre radicalement nouveau pour elle, Michèle Bernier donne vie à cette femme déchirée, en épouse la puissance et l'obstination, la pudeur et l'irrévérencieux, autant que les faiblesses et la culpabilité.

Une histoire aussi bouleversante que palpitante.