Nouvelle Byzance

Une femme traverse le plateau, une lune perchée sur son épaule ; un homme se promène avec un couteau planté dans le dos ; un peu plus loin, un arbre a poussé sur le bras d'une autre personne. Mladen Materic propulse ses personnages oniriques dans un espace indéfini et organique qui évolue au gré de leurs relations de séduction, de répulsion, de domination ou de soumission.

C'est pour cette raison que depuis qu'il a quitté l'ex-Yougoslavie en 1992, Mladen Materic n'a présenté que des spectacles sans paroles. Celui-ci ne déroge pas à cette règle. Il joue sur plusieurs registres visuels et sensoriels intéressants. Mais les messages ne se brouillent pas, ils se complètent dans l'harmonie de jeu d'une troupe de comédiens méticuleux.

Ainsi, lorsque " le personnage à la lune " rencontre " celui à l'arbre ", en dehors de la représentation des sentiments qu'ils expriment, se dessine un paysage de forêt au clair de lune. Tout un art que Mladen Materic a inventé avec une force géniale d'imagination.