Noëmi Waysfeld et Guillaume de Chassy, riches de leur sensibilité jazz et musique du monde, ont choisi de nous donner à entendre dans le sublime cycle de lieder de Schubert toute une veine de chansons populaires. La mise en scène de Christian Gangneron fait dialoguer les mots du poète, tels des lyrics, avec des textes de la dramaturge, prix Nobel de littérature, Elfriede Jelinek.

La puissance poétique et musicale, les mélodies... tout nous entraîne dans une fresque contrastée et intense. Si le point de départ est un récital piano voix, la forme théâtrale, notamment grâce à un travail sur la vidéo, nous transporte ailleurs, dans une narration onirique d'une grande sensibilité. La voix profonde de Noëmi Waysfeld réinvente ce récit d'amour et de folie en nous offrant une échappée vers l'inconnu. Guillaume de Chassy fait voler les frontières qui séparent le classique et le jazz en ouvrant ça et là des fenêtres improvisées sur son univers musical si singulier.

Rarement la poésie et la musique romantiques nous auront paru aussi proches.