Dans l'obscurité, autour d'une grande table, le public s'installe. Éclairé par un plafonnier, un visage surgit et une main se promène. Elle soulève des petites planches de bois, et fait apparaître une maison, une ville, des souvenirs. Dans ce spectacle d'une rare délicatesse, la plasticienne et comédienne espagnole Andrea Díaz Reboredo nous plonge dans sa constellation familiale et nous invite à une traversée sensible du temps par le corps et l'objet.

Ses mains et ses doigts entament une chorégraphie précise. Dans un mouvement perpétuel, Andrea Díaz Reboredo parcourt cette longue table qui dévoile ses secrets. On la regarde, émerveillé·es, manipuler avec grâce une myriade de boîtes et d'objets qui portent chacun une longue histoire de famille. Se révèlent ainsi des repas qui finissent en dessin sur les nappes, des recettes de cuisine de grand-mère, ou des collections amassées de pièces de monnaie.

La voix d'Andrea nous guide, en catalan, à travers le labyrinthe de ses souvenirs. Une itinérance poétique entre mémoire et architecture, pour nous questionner sur le rapport intime qui nous lie à nos espaces de vie. Cette singularité fait de M.A.R. une expérience de spectacle profondément vivant et absolument inoubliable.