Elle a nourrit aussitôt un amour fulgurant. Le temps passe. La jeune fille devient une femme. Elle retrouvera cet amour d'enfance. Une seule nuit transformera sa vie. Le romancier ne saura pas reconnaître cet amour qui a grandit. Seul le valet du romancier saura comprendre la tragédie qui se noue.
Le propre des grands textes est qu'ils tolèrent de multiples point de vue. A ce titre, - lettre d'une inconnue - peut être reçue comme une immersion dans la psychologie d'une femme, mais vue par oeil masculin. C'est le point de départ du travail d'adaptation, qui a consisté essentiellement à construire un couples d'hommes, le romancier et Jean, tout en cherchant une efficacité dramatique propre à la scène. Ce cadre défini, la femme prend naturellement toute son importance. Le texte de Zweig déploie alors une infinie richesse. On ne sort pas indemne d'une intimité prolongée avec un tel propos, j'espère qu'il en sera de même pour le public de cette adaptation.