Une espérance, une perspective de vie même, un ''en avant'', dans la joie du compagnonnage, en quête d'un essentiel à élucider, sans précipitation excessive.

Samuel Beckett, quelques années avant En attendant Godot et sa trilogie romanesque Molloy/Malone Meurt/L'innommable, pose avec Mercier et Camier les bases de sa dramaturgie : des figures sans attache qui font l'expérience de la vacuité du monde. Et qui vont trouver dans le rapport à l'infiniment dérisoire de leur univers une source de désir, une inspiration philosophique.

Et si la parole n'était pas la manière la plus intense d'expérimenter le vivant ?
Et si l'usage des mots n'était pas le plus sûr moyen d'acter en toute liberté ?

Samuel Beckett à travers Mercier et Camier nous propose une expérience singulière du langage.
Ainsi, tel Don Quijote et Sancho Panza, nul besoin d'arriver quelque part.
Le spectateur est appelé à faire l'expérience d'un infini recommencement, d'une écriture qui désembarrasse et ouvre inlassablement l'imagination.