Dans une esthétique de l'atelier et du chantier, elle donne à voir la construction d'un espace à travers le mouvement, les rythmes, la dynamique de deux hommes "au travail". Leurs gestes traduisent tantôt ce qui est de l'ordre de l'esquisse, de l'à peu près, voire de l'hésitation ou du ratage, tantôt ce qui relève de l'affirmation, de la prise de décision, de l'agir qui se déploie de manière assumée dans l'espace et le transforme pour le rendre habitable. C'est cette bascule entre le spéculatif et l'opératif, cet élan propre à l'acte de fabrication qu'il s'agit ici de rendre manifeste.

À la lisière de différents arts, entre théâtre, danse et architecture, entre musique bruitiste et percussions contemporaines, La fabrique du lieu est un poème visuel et sonore en quête de ce que les architectes appellent le "genius loci", cet être surnaturel qui habite à la fois les lieux et les individus